Pas mal c'ui la ! (PV Jimmy !)

J'étais debout depuis cinq heures ce matin et je n'avais mangé qu'un beignet que j'avais acheté sur le chemin de mon appartement à l'hôpital. J'avais de nombreux dossiers à traiter dont un assez subtile, un cas rare de cancer que j'avais encore du mal à maîtriser et à trouver un bon traitement à la fois efficace et supportable pour le patient au vu de son cancer dépisté tôt. Comme à son habitude, House était venu me déranger et m'avait dérobé mon beignet, encore tout frai de la boulangerie que je venais à peine d'entamer. Pris dans mon travail, je n'avais pas voulu quitter mon bureau pour m'acheter un petit déjeuner. C'est lorsque je me sentis fatigué et et surtout affamé que je levai la tête de la paperasse. Mon horloge murale suspendue au dessus de la porte affichée 13H00. Cela ne m'étonna pas que j'avais faim.. Je décidai, malgré le nombre inconsidérable de dossiers empilés sur mon bureau, d'aller faire une pause et de prendre mon déjeûner à la cafétéria. C'est encore la tête dans ce fichu dossier que je descendis les deux étages et traversai le couloir qui me séparaient de la cafétéria. Je pris mon plateau, choisis mon habituel hamburger et une bonne salade comme les déteste House... parce qu'on ne sait jamais! Toujours abattu par le travail déplorable qui m'attandait après mon déjeuner, je m'assis à la même table que d'habitude, machinalement. C'est toujours celle que nous prenons avec House, contre le mur, près dos au comptoir, une à quatre places.. D'ailleurs, House n'y est pas assis, c'est bizarre. Un nouveau cas a du lui être confié et est trop excité et content pour venir se poser déjeuner.

Je mange, doucement, sachant que plus je mettrai de temps, moins je replongerai mon esprit - comme si là, je n'y pensais pas - dans ce dossier qui me hante l'esprit aujourd'hui.

Un plateau se pose sur ma table, je sursaute légèrement et lève la tête vers le propriétaire du plateau repas. C'est une jeune femme, j'ose penser interne par rapport à sa blouse, mais sans badge, et je ne l'ai jamais croisé ici. D'habitude, je suis plutôt du genre à engager la conversation, mais ayant l'esprit occupé "boulot", cette courtoisie ne me vint pas tout de suite à l'esprit. Ce fut donc elle qui commença:

"Bonjour, Euh... Je peux m'installer ici? si vous n'attendez personne bien sur! Il n'y a pas d'autres tables libres ... Au fait, je suis Marilyn, Marilyn Whright ."
- Heuu, oui, bonjour, excusez-moi, j'avais encore la tête dans un dossier..., lui répondis-je sur sur le ton de la rigolade. Oh oui oui, ne vous gênez pas, vous pouvez vous instaler. Je ne vous ai jamais vu par ici.. Marilyn, c'est ça? Interne peut-être ? Oh, pardon, je me présente, James Wilson, responsable du service oncologie.

Je lui adressai un sourire aimable et je remarquai le sien.. Un peu trop charmeur à mo goût. Je fronçai légèrement les sourcils mais me ressaisis, je ne voulais pas paraître désagréable et puis, je devais me faire des idées.. Non, une jeune femme comme elle s'intéresse aux hommes comme Chase... Arrête Jimmy de croire que tu plais aux jeunes femmes...

La jeune femme, Marilyn donc, ne me répondit pas tout de suite et je la regardai, gêné par son attitude envers moi, et ne sachant pas quoi répondre, j'optai de faire sembler d'être captivé par les frites de mon assiette. Puis, je ne sus pas si elle s'adressait à moi ou pas mais je compris, dans son murmure qu'il ne fallait pas qu'elle tombe amoureuse. Je faillis avaler le bout d'hamburger de travers tant ma surprise fut grande. Je toussotai, ne sachant que répondre, mais les mots arrivèrent plus vite que je ne pensais:

Je voulais visiblement rompre sa gêne et faire comme si je ne remarquai pas la gêne de la jeune femme. On ne peut cependant pas tomber amoureux sans connaître une personne.. Je ne crois pas au coup de foudre... Ou bien si, peut être.. Mais les vrais sentiments, ceux qui durent, viennent après.. Elle doit être amoureuse d'un sale type qui lui fait vivre de mauvaises choses, ou bien, son amoureux vit loin d'elle maintenant qu'elle est interne... Quel splendide déjeuner, je venais de terminer mon assiette et j'étais heureux d'avoir trouvé une distraction - à l'occurence Marilyn - pour me détendre un peu... Ensuite, elle reprit la conversation:

- Ah le service Diagnostic, vraiment ? Etonnant, très très étonnant! Non, en effet, peu d'internes sont formés là bas.. c'est que l'ami dont je vous parlais à l'instant est le responsable de ce service... Il ne prend pas de pincettes avec les gens, n'est pas très aimable avec les internes, avec les gens tout court d'ailleurs, précisai-je, avec un petit rire amusé. Mais vous apprendrez à le connaître et vous vous rendrez compte qu'il est à lui seul la meilleure école pour réussir à faire carrière dans la medecine.. Ne vous laissez pas impressionnée et si jamais il vous ennuie trop, venez m'en parler, ou à Lisa Cuddy, on sait lui tenir tête.

Nouveau sourire aimable. Finalement, j'arrivais à passer outre son comportement d'adolescente ne sachant comment gérer ses émotions.. Mais c'est mignon. Cela dit, je ne veux pas qu'elle souhaite me rencontrer plus... Je ne veux pas lui dire.. J'espère juste qu'elle ne tentera rien... Mais elle a l'air de savoir ce qu'elle veut... Bon, laissons faire les choses... Mais elle pourrait presque être ma fille je suis sûre, c'est de la folie... Je n'aime pas ça, et je déteste décevoir et voir triste les gens à cause de moi.

Marilyn se détendit, et je le sentis. Notre conversation permettait de rendre la situation beaucoup moins ambigü ce qui m'arrangea fortement.

Je trouvai étrange sa question mais, commençant à cerner le personnage je n'y fus pas si surpris que ça. Tant de questions d'un coup concernant un homme qu'elle connaissait que depuis le matin même ma paraissaient beaucoup.. Je lui répondis comme si rien ne m'avait interpelé:

J'avais répondu à ses questions avec beaucoup d'enjouement, heureux de ce retour en amnésie, dix ans auparavent... Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais la certitude que ce n'était que le début de nos discussions à venir avec la nouvelle interne... de House !

Marilyn semblait se calmer et me parut intelligente et notre conversation devenait intéressante...

" Et vous avez très bien cerné House... Peut-être qu'avec vous, nous serons trois dans tout l'hôpital à lui tenir tête.. Vous êtes dans son service pour combien de temps? "

J'entamai maintenant mon dessert, quand la jeune interne posa sa main sur le dossier médical que j'avais amené avec moi. Elle me questionna du regard et je lui autorisai de la même façon. Elle lut rapidement le cas, leva les yeux vers moi, et d'un air assuré me certifia:

J'étais enfin soulagé de trouver la solution pour ce patient.. Cela faisait deux nuits blanches que je passais à me torturer l'esprit sur son cas. C'était chose faite! Marilyn était très douée, House allait l'apprécier, c'était certain.. Même s'il lui ferait penser tout le contraire.

Cette jeune m'intriguai de plus en plus de part sa conception des choses...
Elle reprit chacune de mes questions en m'y apportant une réponse précise:

"En fait, je ne sais pas combien de temps je reste. Le Dr' Cuddy m'a prévenue qu'House pouvait me "virer" si bon lui semblait donc... Je finirais peut être mes études dans un autre service, c'est a voir si je satisfais!"


- Oh très bien.. Oui, House peut parfois prendre des décisions un peu hâtives. S'il vous balance qu'il vous vire sans raisons valable, ce sera aussi peut-être pour vous tester et voir si vous avez l'envie et l'idée irrévocable de récupérer votre poste... Je pense tout de même, s'il vous vire définitivement que vous pourriez reprendre votre job dans un autre service de l'hôpital.. Si l'oncologie vous intéresse bien sûr...

Je venais de lui proposer de devenir, si House la virait, son tuteur.. Pour moi, c'était naturel et un acte de charité mais par rapport à son comportement lorsqu'elle m'avait apperçu, j'eus peur que ma proposition en paraisse tout autre pour Marilyn.

J'étais en même temps ravi d'avoir trouvé comment soigner mon patient et donc, la bonne humeur m'avait poussé à lui faire cette promesse. De plus, Marilyn ajouta:

"Parfait tout ca ! Espérons, espérons, il faut toujours espérer ! Autant faire en sorte que ca marche.Allez finissez vite, et allez lui annoncer, je pense qu'il sera heureux... Sauf s'il prévoyait de mourir prochainement..."

- Ohhh.. Ne dites pas ça voyons... j'ai jamais vu une personne ayant une aussi forte envie de vivre, un amoureux de la vie! Vous avez raison, dès que je termine mon café, je pars le lui annoncer... Je dois tout de même le prévenir des risques minimes...